« Seven »

D’Anthony BRUNO

L’inspecteur Somerset est, à sept jours de la retraite, un vieux flic blasé. Obligé de former son ambitieux remplaçant, Somerset fait équipe avec le jeune inspecteur David Mills. Tous deux arrivent sous une pluie battante dans un lieu où un crime machiavélique vient d’être commis. En effet, un criminel anonyme a décidé de commettre sept meurtres basés sur les sept péchés capitaux énoncés dans la Bible : la gourmandise, l’avarice, la paresse, l’orgueil, la luxure, l’envie et la colère. Tandis que Somerset et Mills remontent la piste du serial killer, ils plongent dans l’univers de plus en plus malsain de ce criminel astucieux et méticuleux, qui se fait appeler John Doe. A la découverte de chaque meurtre et de chaque indice laissé volontairement par le tueur, les inspecteurs reconstituent le puzzle…

« Pour Somerset, il représentait tout ce qui cloche dans le monde. Avant, les gens s’intéressaient à ce qu’ils faisaient, mais il semblait à présent que tout le monde s’en foutait. Tu travailles comme un cochon ? Qu’est-ce que ça peut faire ? On te paye quand même! Grâce aux syndicats, certaines personnes ne fichaient pratiquement plus rien et continuaient à passer à la caisse. La situation était plutôt moche. Les gens pensaient qu’ils méritaient plus que ce qu’ils avaient. Ca les poussait à en faire de moins en moins tout en voulant de plus en plus. »

Il y a quelques années, mon père m’a parlé d’un film qui l’avait marqué et qu’il me conseillait absolument : « Seven », avec Brad Pitt et Morgan Freeman. J’ai gardé cette idée dans le coin de ma tête et puis, j’ai découvert par hasard dans une braderie le livre, édité en janvier 1996. Evidemment, je me suis lancée dans la lecture avant de découvrir ce film.

Somerset a décidé de tout arrêter. Il ne supporte plus de collecter d’infimes indices, de résoudre des puzzles pendant des jours, pour qu’au final, le coupable n’écope d’aucune peine suffisante, voire d’une remise en liberté pour vice de forme. La criminalité ne cesse de croître en ville. Il a donc décidé de se retirer à la campagne où il a acheté une maison. Il lui reste donc 7 jours en tant que lieutenant de police. Mills, quant à lui, était un policier aguerri, mais à la campagne. Un accident lors d’une intervention va le pousser à changer d’environ et à venir vivre en ville. Somerset va devoir lui passer la relève, jusqu’à ce qu’ils découvrent un premier meurtre, puis un second. Les sept pêchés capitaux ont inspiré un tueur organisé et méticuleux.

Somerset est une sorte de Sherlock Holmes ou Hercule Poirot des temps modernes. Alors attention, il est très loin d’atteindre leur niveau. Ce que je veux dire, c’est qu’une enquête est pour lui une recherche minutieuse d’indices, même les plus improbables. Il observe beaucoup, même ce qui paraît anodin pour les autres, et est donc détesté des autres policiers (Sherlock ?), mais aussi, il parle peu et se contente d’aller à l’essentiel au moment opportun (Hercule ?). J’ai donc tout de suite accroché avec son caractère. Pourtant, l’auteur n’a pas été assez loin et aurait pu pousser un peu plus le caractère de Somerset. Et à la fin du livre, il n’est définitivement pas un détective du niveau de nos deux héros préférés. Quant à Mills, j’ai eu plus de mal avec lui. Il est trop impulsif, pas assez réfléchi. Il tire dans le tas. Je comprends bien que c’est ce qui le charme de ce duo et leur fonctionnement. Mais cela ne m’a pas empêchée de vouloir lui hurler dessus à certains moments (moi aussi impulsive ?).

Seven, d’Anthony Bruno

Concernant l’enquête en elle-même, elle est vraiment bien travaillée, intéressante. L’idée des 7 pêchés capitaux et des 7 jours restants pour Somerset est passionnante. Chaque meurtre est travaillé pour correspondre à chaque pêché, ce qui rend l’enquête très prenante. Pour autant, ce qui ne me fait pas classer ce livre dans mes coups de coeur, tient au rythme de l’histoire. Dans la première grosse partie de l’histoire, l’enquête met du temps à se mettre en place. Chaque scène est détaillée, l’auteur met du temps à décrire Somerset et sa vision de la vie. Et puis, soudain le rythme s’accélère (logique, les indices s’accumulent), mais le texte devient alors trop synthétique, les scènes de crimes sont moins développées, et l’auteur prend moins le temps de travailler les réactions de ses personnages. Ceci est vraiment dommage. Par contre, la fin m’a vraiment fait réfléchir. Elle est terrible, violente psychologiquement, et je ne m’y attendait pas du tout! Bravo!

Compte tenu de cette très bonne lecture, dont le final ne m’a vraiment pas laissée indifférente, je vais me lancer très prochainement dans le film, surtout avec ces acteurs-là !

Editions « Pocket »

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